L’implantation de bibliothèques au plus près de la population, que ce soit en centre ville ou en périphérie urbaine, se heurte fréquemment à la question des coûts et de la place disponible. Créer une bibliothèque est un investissement lourd. L’établissement occupe inévitablement une surface importante, ce ne serait que pour stocker tous les ouvrages, recevoir le public, permettre le travail interne. Espaces auxquels il faut ajouter, dans le meilleurs des cas, ceux consacrés aux animations (heure du conte, coin lecture, auditorium, etc.) ou à la consultation sur place.
En centre ville ces mètres carrés sont souvent indisponibles ou à des prix prohibitifs. En plus de l’investissement, les coûts de fonctionnement sont importants : prêter, ranger, stocker des supports physiques, mais aussi les traiter en terme de bibliothéconomie, suppose un personnel relativement nombreux (et jamais assez dans les faits).
Le numérique permettrait de changer totalement la problématique. A côté, en complément, des bibliothèques traditionnelles, pourraient se créer des micro-bibliothèques sans aucun supports physiques. Le public y recevrait, contre caution ou en location, une tablette de lecture (lecteur e-book ou autre) permettant aussi le stockage de fichiers qu’il rechargerait à des bornes en livres, périodiques, disques ou vidéos de son choix. Une sorte de fast food culturel, qui pourrait tenir dans quelques dizaines de mètres carrés, comme n’importe quelle boutique de centre ville, de galerie commerciale ou de faubourg. Évidemment il ne s’agirait pas réellement de bibliothèques ou médiathèques mais de points d’accès rapides à installer, économiques (on peut même envisager une industrialisation du modèle à l’instar des boutiques franchisées de grandes marques) et accessibles. Une ou deux personnes pourraient suffire pour le fonctionnement.
A la fois porte d’entrée et point-relais de la bibliothèque centrale, reliée informatiquement avec celle-ci, comme un terminal sur un réseau.
Rien n’empêcherait que s’y tienne de petites animations comme : rencontres avec un auteur, présentation de textes, de musiques ou de films. On peut imaginer aussi qu’elle serve de relais pour les réservations d’ouvrages en provenance de la centrale.
La dématérialisation peut aussi être un outil de développement de la culture et des bibliothèques : en permettant de s’approcher au plus près de la population (zones commerciales de centre ville ou de périphérie, lotissements, banlieues), en étant « techno-compatible » avec la culture des populations jeunes et/ou urbaines, en divisant les coûts d’investissement et de fonctionnement sur la création de nouvelles structures, en offrant constamment les nouveautés en tout point.
Une réflexion sur « Fast book »